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01-10-2001

Instantanés #5 - Spokane, The Potomac Accord

Instantanés #5

Spokane, The Potomac Accord

Spokane, le projet de Rick Alverson - également chanteur de Drunk - nous est apparu l'année dernière avec "Leisure & Other Songs", album calme et sombre. Cette année, c'est avec un ep et un nouvel album que le groupe vient faire des ravages. Tout d'abord un cinq titres, sorti il y a quelques mois chez nos camarades espagnols d'Acuarela, qui montrait une face plus chaleureuse du groupe et se permettait de reprendre "All We Ever Wanted Was Everything" de Bauhaus en mélangeant la chaleur des instruments et le glacé de la voix. Avec leur nouvel album sorti par la maison mère, les impeccables Américains de Jagjaguwar, Alverson et les siens continuent à égrener un folk sobre, mais la grande nouveauté par rapport à "Leisure..." est l'omniprésence de la deuxième voix, celle de Courtney Alverson, qui nous rappelle les beautés de 4AD rassemblées dans le projet This Mortal Coil. Et surtout voix qui permet aux mélodies d'être plus légères et aérées. Du coup on en vient à trouver des affinités avec le génie de Talk Talk, mais aussi avec la fragilité de Piano Magic, groupe qui vient d'ailleurs d'être signé chez 4AD... "Round Graduates", titre qui débute ce petit chef d'oeuvre, est peut-être le meilleur exemple de cette dualité gravité/délicatesse puisqu'à la voix profonde de Rick aidée par une batterie avare viennent se lover la voix éthérée de Courtney et un violoncelle lancinant. The Potomac Accord est très certainement une de nos plus grandes découvertes de l'année. Premier contact avec le groupe : la pochette de leur premier album qui fait immédiatement penser au premier album de Godspeed You Black Emperor! (par la suite, on trouvera plus d'affinité avec le projet parallèle A Silver Mt. Zion). Une photographie en noir & blanc représentant une horizon légèrement penché, une instabilité qui se revèlera également pour nos oreilles. Car si les mélodies de l'album sont en général assez calmes, elles sont loin d'être sereines. Les morceaux avancent à petits pas guidés par un piano aux boucles entêtantes et ressemblent à des châteaux de sable que le groupe construit patiemment. Mais TPA est prêt à les faire imploser quand la tension est impossible à contenir plus longtemps, ceci grâce à un chant qui, comme chez Pedro The Lion ou The Blackheart Procession, peut se transformer en une fureur, une rage montrant les tripes d'un groupe impressionnant.

- Translation : Eloïse Stéclebout and Eric Bensel
 
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