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01-06-2002

Instantanés #10 - Gravenhurst, Windsor For The Derby, L'Altra, Spokane, Man, Karate, Fivehead

Instantanés #10

Gravenhurst, Windsor For The Derby, L'Altra, Spokane, Man, Karate, Fivehead

Il est vraiment des fois où il ne faut pas écouter ses amis mais plutôt ses impulsions. Ainsi le disque de Gravenhurst nous a été déconseillé alors que la pochette et le sticker (parlant de Nick Drake, des Red House Painters et de Low) nous poussait dans l'autre direction. Bien nous en a pris de repartir avec cet album sous le bras, car il s'agit d'une très grosse perle ! Une perle de délicatesse qui ferait presque passer Arco, Rivulets et Kings Of Convenience pour des bandes de rockers en santiags, la voix du chanteur étant si faible et fragile et le jeu de picking si épuré et subtil. De Windsor For The Derby, nous ne connaissions quasiment rien, à part le fait que ce nom nous était tant familier qu'il faudrait bien un jour se pencher sur leur cas. Avec "The Emotional Rescue LP", le premier pas est fait et nous amène déjà bien haut ! Le titre de l'album parle d'émotion et c'est effectivement ce sentiment qui vient nous envahir sur ces neuf morceaux aux structures assez différentes. Avec "The Same", le groupe nous fait entrer au ralenti dans l'album et c'est bien souvent à ce rythme que l'auditeur aura la chance de parcourir un ensemble très cohérent, même s'il s'amuse à jouer au grand écart entre post-rock, folk, pop... Sommets vertigineux de l'album : "Emotional Rescue" et sa mélodie entraînante à la Sea & Cake, "Indonesian Guitars" ou la rencontre éthérée entre folk et mélodie indonésienne et "Mythologies" avec sa froideur et sa boucle entêtante. Sorti à peu près au même moment et sur le même label, Aesthetics, le deuxième album de L'Altra nous convainc largement plus que le précédent. Allez, nous pouvons même avouer que "In The Sea" nous fait plus facilement rentrer dans l'univers musical du groupe en jouant dans un registre plus "humain" avec des voix beaucoup plus présentes et légèrement étouffées qui, paradoxalement, font décoller des mélodies limpides, le tout rappelant les atmosphères 4AD. Et puisque l'on en est à parler du label mythique anglais, et en attendant que le nouvel album de Piano Magic ne vienne se glisser dans le lecteur, l'instant est idéal pour évoquer le dernier Spokane, groupe qui semble de plus en plus dévorer les terres froides et arides et évoquer le début des années '80. "Able Bodies", comme son prédécesseur, est véritablement une merveille qui perce les secrets d'une New Wave classieuse avec une voix masculine qui déjoue les pièges guignolesques de l'outre-tombe d'opérette et une voix féminine aérant des morceaux se plaisant à nous plomber au sol. Elément également essentiel du groupe et de l'album : un violoncelle qui permet tout de même quelques envolées salvatrices. La découverte de Man s'est faite l'année dernière avec un premier album touffu - mais également tout fou - et du coup assez difficile à approcher car étant surtout une compilation d'enregistrements s'étendant sur un an. "Main gauche", même s'il n'est pas vraiment simple d'accès, est surtout beaucoup plus cohérent et laisse le passionné d'instrumentaux moins surpris par l'agencement du disque. Mais il ne va pas jusqu'à le laisser dériver tout tranquillement, il l'oblige à se balader sur les différentes structures et instruments pour tenter de se raccrocher à chaque cassure de rythme, seul moyen qui lui permettra de s'en sortir indemme ! Comme Windsor For The Derby, le nom de Karate revenait assez souvent dans les revues et les webzines qui nous intéressent. Le très long ep "Cancel/Sing" était donc un bon moyen de découvrir ce qui se cachait derrière. Bon, eh bien il va falloir se pencher sur un nouveau groupe car ce deux titres nous a littéralement impressionnés avec ces plages très très étirées, cette voix monocorde énonçant des suites de mots, ces digressions jazzy et les quelques montées en puissance (nous rappelant par moments nos camarades d'Amor Belhom Duo). Nous avons commencé cette chronique par un album très lent, finissons-le avec le folk-rock très entraînant de Fivehead. Le label Tight Spot Records nous a envoyé ses trois dernières sorties et même s'il s'agit du plus court, c'est indubitablement "Big Mistake Factory" qui a le plus tourné par ici avec ces six morceaux qui explorent le rock par différentes lorgnettes : lo-fi et direct avec "Moelling", parlé et hypnotique sur "Las Vegas Stance" et explosif sur "Young And Compliant".

 
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