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18-12-2004

Top thirty 2004 - par Antoine D.

Top thirty 2004

"par Antoine D."

Antoine D., une des têtes chercheuses les plus excitées et excitantes du webzine Millefeuille.fr, soumet son top trente albums 2004. Un top trente où l'on trouve des albums expérimentaux se mêlant à des galettes lorgnants sur les vieux enregistrements de folk ou de blues. Une liste richement commentée à découvrir pour tenter de dénicher quelques jolis oublis dans nos propres achats 2004 !


30. Tortoise "It's all around you" (Thrill Jockey)
Tortoise est un groupe qui a toujours beaucoup divisé et il semble que cette tendance s'accentue encore plus depuis 2001 et leur album "Standards". J'ai remarqué d'ailleurs que cet album, souvent décrié à sa sortie, est devenu beaucoup de plus en plus apprécié au fil des années. Pour ma part, sur ce It's all around you, la cohésion entre les membres m'est apparue de plus en plus pointue, le groupe s'aventure dans des chemins plus denses... et c'est finalement une formation qui continue à m'étonner dans ses choix, disque après disque.
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29. Es "Kaikkeuden Kauneus Ja Kasittamattomyys" (Fonal)
S'il y avait un top "votre album favori avec un nom imprononçable", celui d'ES gagnerait haut la main, mais dans un top "normal", l'ambiance toute particulière qu'il dégage lui permet de décrocher une place de choix. Un décor hanté par des boucles, des drones et des voix éthérées pour ce disque à l'image de son pays d'origine: nordique!

28. Air Conditioning "Weakness" (Level Plane)
Il faut croire que le croisement entre noise et punk vit de belles heures ces temps-ci, entre Wolf Eyes et Hair Police... et certains groupes de chez Load Records. Inutile de s'étendre sur le côté "bourrin" de la chose (oui, ça l'est), j'en retiens surtout le gros morceau central de 20/25 minutes: un vrai bonheur pour les amateurs du genre, avec de grandes rafales qui vous arrivent droit dans les gencives.

27. Marissa Nadler "Ballads of Living and Dying" (Self Released/Eclipse)
Beaucoup de songwriters talentueuses cette année, il aura été difficile pour moi de départager Laura Veirs, Tara Jane O'Neil, Julie Doiron... alors j'ai choisi la solution de facilité en mettant le disque que j'ai le plus écouté. De chouettes folksongs et une voix en apesanteur.

26. Michael J. Schumacher "Stories" (Quecksilber)
Des influences en provenance de Morton Feldman, un appel à l'électronique minimaliste et des collages imprévisibles, tels sont les éléments que l'on rencontre sur "Stories": un disque troublant avec de grands moments, sur un jeune label à suivre, Quecksilber.
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25. Sonic Youth "Sonic Nurse" (Geffen)
Nul besoin de rajouter grand chose sur ce groupe que tout le monde connaît, si ce n'est qu'il est tout de même rare de voir un groupe de rock avec une telle longévité demeurer si enthousiasmant. Au delà de la carrière à proprement parler, Sonic Youth demeure assez unique: une identité propre, un son bien à eux et des musiciens qui forcent l'admiration.

24. Oren Ambarchi "Grapes From The Estate" (Touch)
Précision chirurgicale et belles évolutions, voici un album où la cohésion entre les instruments (piano, cordes, cloches, batterie, guitare...) est de mise, pour déboucher sur un ensemble particulièrement apaisant.
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23. Faust & Dalek "Derbe Respect, Alder" (Staubgold)
Sonic Youth, The Ex ont fait leur retour en 2004... et voilà un autre dinosaure du rock: Faust, mais ici le casting est un peu particulier puisqu'ils se sont associés au trio hip-hop Dälek. Et cet album a un goût inédit tout en restant très cohérent. Oppressant, sauvage et explosif.
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22. Sunburned Hand of the Man "Rare Wood" (Spirit of Orr)
Pour ce groupe hyperactif, "Rare Wood" ne restera sans doute pas dans les esprits comme leur meilleur disque. Mais tout de même, SHOTM demeure à un excellent niveau, ils surprennent toujours autant par leur facilité à passer de l'errance totale à de gros grooves bien solides. Dans un certain sens, on pourrait penser à Can (d'ailleurs ça tombe bien, leurs quatre premiers albums ont été réédités cette année) et à sa section rythmique qui, 30/35 ans plus tard, n'a pas fini de faire des petits.
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21. Old Time Relijun "Lost Light" (K Records)
Vif, énergique, entraînant: ce sont souvent ces qualités que l'on attend d'un bon disque de rock n'roll. Le bonus ici, c'est une batterie au jeu très pertinent et une contrebasse qui donne beaucoup d'énergie aux morceaux. Et quand Old Time Relijun rappelle aux bons souvenirs de l'excentricité du Captain Beefheart ou de celle du JSBX des grands soirs, alors Lost Light en devient un excellent disque de rock n'roll.
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20. Rosy Parlane "Iris" (Touch)
"Iris" témoigne tout d'abord de la remarquable année 2004 du label Touch (Jeck, Biosphere, Ambarchi, Fennesz). Ici, l'électronique évoque dans un premier temps des paysages glacés et inhabités, avant de se plonger dans une superbe piste d'ambient atmosphérique pour la clôture de l'album.
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19. John Hollenbeck & the Claudia quintet "I, Claudia" (Cuneiform Records)
Le premier mot qui me viendrait à l'esprit pour définir ce disque: la classe. L'élégance des instruments alliée à des compositions solides en font un disque très complet.... les amateurs des débuts de Tortoise devraient le tenter.

18. Harold Budd "Avalon Sutra" (Samadhi Sound)
Cordes, piano, vents et réminiscences de Brian Eno (comme par hasard), telles sont les bases de ce magnifique disque de Harold Budd. C'est par ailleurs l'occasion de voir comme son influence peut peser sur certains musiciens contemporains, de Rachel's à Max Richter. Un mot aussi sur Samadhi Sound (dirigé par David Sylvian), ce label aux débuts prometteurs: petit catalogue mais déjà de belles références (Akira Rabelais, notamment).

17. Charalambides "Joy Shapes" (Kranky)
Cette cuvée 2004 arrive au milieu d'une une série de rééditions livrée par Kranky (de Charalambides, des albums solo de Tom Carter, Christina Carter). Groupe particulier, froid et assez abrupt... à titre personnel, leur caractère étrange et insaisissable m'a toujours beaucoup attiré. Toujours est-il que ce disque vient confirmer à quel point Charalambides est un groupe-clé en matière de "space rock" (et peu importe le style où l'on voudra bien les ranger).
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16. Vibracathedral Orchestra "Pontiac Lady" (VHF)
Triple album live pour le VCO avec pas loin de 3h d'enregistrements au programme, et malgré l'absence de Neil Campbell (mais des invités, en provenance de Jackie-O Motherfucker notamment, sont venus garnir les rangs), le groupe est en très bonne condition. L'aspect notable de ce coffret, c'est que le VCO y est très bien représenté, autant du point de vue de la diversité des domaines qu'ils peuvent explorer, que de la façon dont ils construisent leurs morceaux.

15. Zeena Parkins & Ikue Mori "Phantom Orchard" (Mego)
Il y a dans ce Phantom Orchard un son que j'apprécie beaucoup, celui d'une électronique imprévisible qui n'est pas loin de me rappeler Supersilent de temps en temps.

14. Madvillain "Madvillainy" (Stones Throw)
Quand on a quelqu'un du calibre de MF Doom à ses côtés, cela doit motiver pour sortir une production canon: Madlib aura finalement été à la hauteur et "Madvillainy" est un excellent disque de hip-hop, ingénieux, ouvert sur une quantité de styles musicaux... Il devient rapidement une drogue et il prend pas mal d'ampleur au fil des écoutes.
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13. Vandermark 5 "Elements of Style... Exercises in Surprise" (Atavistic)
Comme chacun sait, Chicago est une ville où les journées durent 36 heures. Je me demande comment Ken Vandermark (et pas mal d'autres musiciens chicagoans en fait) trouve le temps pour enregistrer autant de choses, donner autant de concerts etc... tout en maintenant un tel niveau de qualité. Je dois dire que je le connaissais très peu avant cette année, alors j'ai fait une cure mais j'en ai encore une vision très partielle... et je suis sans doute encore loin d'avoir trouver ma référence chez lui. Le V5 est son projet principal, pas besoin de préciser que les membres de ce quintet se trouvent les yeux fermés et ce dernier opus en date est un disque de free jazz très plaisant, très entraînant. Je pense que c'est vraiment un excellent disque pour ceux qui désireraient découvrir cette musique là... à la fois accessible et très riche, et en plus bien servi par un son qui allie chaleur et puissance des cuivres.
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12. Max Richter "The Blue Notebooks" (130701/FatCat)
Après avoir évolué au sein de Piano Circus, à qui l'on commissionnait des oeuvres (6 Pianos de Reich, In C de Riley...), Max Richter sort désormais ses propres compositions. The Blue Notebooks est son second album, en formation plus réduite que sur le 1er (ici un quintet de cordes, un piano)... et c'est de la musique de chambre, vivante et moderne, poignante et nostalgique à souhait. En un mot, c'est beau.
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11. Charlie Parr "King Earl" (Misplaced Music)
"La cryogénisation, comment ça marche?" se serait exclamé ce bon vieux Michel Chevalet. Alors moi de mon côté, plutôt que de m'intéresser à son improbable fonctionnement, c'est un ami qui m'a fait m'intéresser à ce que ça pourrait donner. Eh bien, ça donnerait ce "King Earl", un disque qui semble tout droit sorti des années 20, un disque que l'on aurait retrouvé dans un carton poussiéreux entre deux Django Reinhardt. Sauf que là, il ne s'agit pas de jazz, mais de folk et de blues inspiré des pionniers... et ça sonne incroyablement d'actualité. Dans 50 ans d'ailleurs, on pourra se le retrouver dans un carton, entre un Sir Richard Bishop et un Glenn Jones, ce sera bien.
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10. Pan American "Quiet City" (Kranky)
J'ai un rapport un peu particulier vis-à-vis de Labradford... c'est un groupe par lequel j'ai découvert pas mal de choses (Kranky, rien que ça). Bon, c'était il y a 10 ans (blam! le coup de vieux!) mais depuis quelques temps, j'étais devenu un peu dubitatif sur les dernières pérégrinations de Mark Nelson. Et finalement, c'est avec beaucoup de plaisir que je le retrouve en grande forme sur ce "Quiet City", condensé de Pan American et de passé labradfordien. Tout ça pour dire qu'au jeu du top 2004, cette dixième place est sûrement pleine de nostalgie et de madeleines!
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09. Fennesz "Venice" (Touch)
Une des choses qui me plaît chez Christian Fennesz, comme chez certains autres de ses camarades (Oren Ambarchi, eRikm...), ce sont ces deux parcours menés en parallèle: d'une part, une facette plutôt tournée vers l'expérimentation, et d'autre part des disques comme ce Venice, beaucoup plus accessibles sans pour autant faire de concessions sur le son et qui privilégient l'émotion, la profondeur et un chouette pouvoir évocateur.
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08. Kemialliset Ystävät "Alkuhärkä" (Fonal)
La Finlande fait beaucoup parler d'elle ces dernières années, notamment via sa scène free folk qui se répand sur des labels plutôt actifs (Fonal, 267 Lattajjaa, Lal Lal Lal...). Kemialliset Ystävät retient tout particulièrement mon attention car ce groupe ose beaucoup de choses, impose une ambiance très inattendue.... du Daniel Padden en plus fou, en plus psychédélique aussi.
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07. Black Dice "Creature Comforts" (FatCat)
"Miles of Smiles" était un EP prometteur et l'album ne m'aura vraiment pas déçu. "Creature Comforts", c'est ce grand carrefour bordélique où se croisent électronique barrée et rythmiques tribales: une sorte de vaudou du futur, avec un côté très ludique. Et de voir des groupes qui ne se prennent pas trop au sérieux, ça fait du bien aussi: une approche instinctive qui ne cherche pas à "intellectualiser" la musique.
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06. irr. app. (ext.) "Ozeanische Gefühle" (Helen Scarsdale Agency)
Derrière ce pseudo enigmatique se cache Matt Waldron, collaborateur de Nurse With Wound notamment. Difficile de parler de ce disque en quelques lignes... je dirais que c'est une ambiance avant tout, un disque noir, parfois assez effrayant: de quoi hanter ses nuits de beaux moments.

05. Tatsuya Yoshida & Satoko Fujii "Erans" (Tzadik)
Il est batteur des Ruins, elle est une pianiste en vue sur la scène free-jazz et quand leurs chemins se croisent, ça donne Erans: un disque où nos deux japonais partent dans tous les sens, entre phases d'accalmie et moments d'une rare violence. Beaucoup d'étincelles, beaucoup d'intensité... s'ils faisaient du rock, je crois que bon nombre de groupes pourraient plier bagage.
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04. Bardo Pond & Tom Carter "4/23/03" (Threelobed)
Je l'avoue, je suis ce que l'on appelle un bon client en matière de Charalambides et de Bardo Pond, alors quand Tom Carter se joint au quintet de "Psychedelphia", ça a toutes les chances de retenir mon attention. Mais ce "4/23/03" aura finalement dépassé mes attentes: j'ai trouvé que Bardo Pond avait franchi un palier supplémentaire sur ce disque, encore plus abouti que leurs collaborations avec Roy Montgomery il y a quelques années. Je n'espère qu'une chose: qu'il y ait une suite, avec peut-être plus de place pour Isobel Sollenberger (et pour la flûte aussi).
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03. Deathprod "Deathprod boxset" (Rune Grammofon)
Dans une récente interview, Helge Sten confiait que cette sortie serait vraisemblablement la dernière sous son avatar Deathprod. Bon, c'est un peu triste mais cela dit, on le retrouvera chez Supersilent et sûrement dans pas mal d'autres choses, mais en attendant on se retrouve avec cet "épilogue" de 4 CD (des rééditions, des inédits et le dernier album en date, "Morals & Dogma"). Incontournable pour tous les amateurs d'ambiances sombres et glacées, ce coffret-monolithe enchaîne les grands moments (mention spéciale à The contraceptive briefcase II, un set live d'une demie-heure.... à couper le souffle). Du grand dark ambient.

02. Jack Rose "Two Originals of..." (VHF)
2004 aura été une sacrée année pour les guitaristes, notamment dans le folk et le blues, des domaines où il est souvent bien difficile de se démarquer de l'influence de John Fahey. Comme son nom l'indique, "Two originals of..." regroupe deux disques de Jack Rose, au cours desquels on goûte à des approches diversifiées (on a même droit à un petit drone à l'indienne, en compagnie d'un autre membre de Pelt). L'intéressant, bien entendu, c'est que l'on n'est absolument pas dans la "virtuosité-onaniste" (je ne vise personne, Carlos Santana), mais dans la haute maîtrise technique uniquement au service des émotions. Brillant de bout en bout.
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01. Birchville Cat Motel "Beautiful Speck Triumph" (Last Visible Dog)
Des drones saisissants, une puissance rarissime et une façon bien particulière d'amener ces moments de grande intensité, telle est la recette du néo-zélandais Campbell Kneale. On passe d'atmosphères très tendues, de bruits stressants qui se propagent sur des plages denses et détaillées, pour ensuite assister à de grands envols. Avec plus de 30 minutes au compteur, la piste qui clôture le 2nd CD est un monument du genre !
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